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Conséquences de la scission à l’égard des associés de la société scindée

I) Scission ne respectant pas la règle de répartition proportionnelle des titres émis en rémunération 

 

Dans le contexte des restructurations d’entreprise, la scission est une opération complexe qui doit respecter des règles fiscales strictes pour éviter des conséquences lourdes pour les associés. Lorsqu’une scission ne suit pas la règle de répartition proportionnelle des titres émis en rémunération des apports, elle sort du régime fiscal favorable habituellement appliqué à ces opérations. Normalement, les titres doivent être distribués entre les actionnaires de la société scindée proportionnellement à leurs droits antérieurs dans l’entreprise. Si cette proportionnalité n’est pas respectée, l’opération est considérée non comme une simple scission, mais plutôt comme une cessation d’entreprise, ce qui entraîne l’application du régime de droit commun en matière d’impôt sur les sociétés. 

 

Dans un tel cas, la transaction est traitée fiscalement comme une dissolution de la société accompagnée d’un partage de ses actifs. Cela signifie que les profits générés par le partage initial de l’actif net, qui devraient correspondre aux droits des actionnaires, sont imposés comme des « revenus distribués ». Ensuite, lorsque ces actifs sont apportés aux nouvelles sociétés issues de la scission, aucune imposition supplémentaire n’est déclenchée par cet échange d’actions, car le profit a déjà été réalisé et taxé lors du partage initial. 

 

Ce type de scission est rarement envisagé car il implique une charge fiscale considérable pour les associés. Le coût fiscal des nouveaux titres émis est équivalent à la valeur réelle des anciens titres à la date de la scission, ajustée en fonction de l’évaluation de l’entreprise scindée nécessaire au calcul des taxes lors de sa liquidation. Ainsi, chaque lot de titres reçu par un actionnaire se voit attribuer un prix de revient fiscal basé sur la proportion de l’actif net transféré par rapport au total des actifs nets alloués aux nouvelles entités. Importamment, les actionnaires ne sont tenus à aucun engagement concernant la conservation des titres reçus. Cette situation met en lumière les défis et les implications fiscales significatives liées au non-respect des règles de répartition proportionnelle lors des scissions. 

 

II) Scission respectant la règle de répartition proportionnelle des titres émis en rémunération 

 

Lorsqu’une entreprise procède à une scission en respectant scrupuleusement la règle de répartition proportionnelle des titres émis en rémunération, les implications fiscales peuvent être optimisées, simplifiant ainsi la gestion des transitions patrimoniales des actionnaires. Cette conformité avec la répartition proportionnelle permet de bénéficier des dispositions spécifiques de l’article 210 A du Code général des impôts (CGI), ainsi que du régime de droit commun, en évitant l’imposition comme un revenu distribué. 

 

  1. Implications de la répartition proportionnelle

 

La scission proportionnelle garantit que chaque actionnaire reçoit une quantité de titres des nouvelles entités qui reflète précisément ses droits antérieurs dans la société scindée. Cette méthode respecte non seulement les droits des actionnaires mais évite également l’imposition de ces titres comme un dividende exceptionnel, ce qui serait le cas si les titres étaient distribués de manière disproportionnée. La juste répartition des titres minimise ainsi les risques fiscaux associés à la perception de revenus exceptionnels. 

 

  1. Traitement fiscal de l’échange de titres

 

Après la scission, les actionnaires se retrouvent avec des titres des sociétés bénéficiaires qui sont échangés contre leurs anciens titres. Sur le plan fiscal, ils ont deux options principales : 

    

   – Reconnaissance immédiate du résultat d’échange : Les actionnaires peuvent choisir de déclarer immédiatement toute plus-value ou moins-value résultant de cet échange. Cette option peut être avantageuse pour ceux qui disposent de déficits fiscaux reportables, permettant une utilisation efficace de ces déficits pour compenser les taxes sur les gains réalisés. 

    

   – Demande de sursis d’imposition : Selon l’article 38-7 bis du CGI, les actionnaires peuvent opter pour un report d’imposition sur les plus-values ou moins-values réalisées lors de l’échange. Cette stratégie est utile pour différer la charge fiscale jusqu’à la cession ultérieure des titres. 

 

  1. Gestion des plus ou moins-values sur les titres reçus

 

La gestion des plus ou moins-values résultant de la cession des titres reçus lors de la scission est cruciale. Les règles varient selon la durée de détention des titres originaux et la classification des nouveaux titres : 

    

   – Plus-values à long terme : Si les titres originaux étaient détenus depuis au moins deux ans, les gains réalisés lors de l’échange peuvent bénéficier d’une exonération ou d’une imposition réduite sous le régime des plus-values à long terme, à condition que les titres échangés soient classés comme des participations ou respectent les conditions spécifiques de détention et de vote. 

 

   – Cession des titres reçus : Lorsque ces titres sont ultérieurement vendus, le régime fiscal applicable dépendra du classement comptable des titres au moment de l’échange. La valeur fiscale des titres échangés et la durée pendant laquelle ils sont détenus post-scission sont déterminantes pour calculer la base imposable lors de leur vente. 

 

  1. Implications comptables et déclaration

 

Les entreprises doivent également être conscientes des implications comptables de la scission. Les titres reçus doivent être correctement classifiés dans les comptes, selon qu’ils sont considérés comme des titres de placement ou des participations. Ce classement influencera le traitement fiscal des plus-values réalisées sur ces titres lors de transactions futures. 

 

 

 

Pour conclure, la scission d’une entreprise est un processus complexe avec d’importantes conséquences fiscales pour ses associés. Respecter la règle de répartition proportionnelle des titres émis lors d’une scission n’est pas seulement une question de conformité, mais une approche stratégique qui peut préserver la valeur pour les actionnaires et optimiser les implications fiscales futures. Nous recommandons vivement aux entreprises envisageant une scission de solliciter l’expertise d’un commissaire à la fusion pour guider le processus et maximiser les avantages fiscaux potentiels.  

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